L'équipe de rédaction de ce journal n'a pu faire lumière sur tous les enjeux d'un transport réellement accessible pour toustes. Un de ces enjeux est la place donnée (ou pas) aux personnes handicapées ou vivant des problématiques qui affectent leur santé mentale.

À travers ce journal, on a vu pourquoi l'aménagement du territoire et le système de transports actuels nous rendent dépendants de l'auto. On a aussi vu les limites des transports collectifs d'aujourd'hui, ainsi que les pièges à éviter pour rendre ces services réellement accessibles à toustes dans l'avenir. Mais par où commencer pour renverser la culture du char?

 

Le transport en commun montréalais, autrefois présenté comme un symbole de la modernité urbaine, trébuche aujourd'hui sous le poids de ses propres faiblesses. Les retards, la couverture inadéquate des services et les tarifs élevés définissent les déplacements quotidiens de milliers de personnes, tandis que les personnes âgées et handicapées doivent naviguer dans un système indifférent qui reconnaît à peine leur existence.

L'accessibilité au transport, c'est le nerf de la guerre – d'où le nom du journal, et le but d'un transport collectif gratuit. La culture du char consiste aussi au positionnement de l'automobile comme symbole de statut social rivalisant une maison, à un coût rivalisant un loyer.

Un système de transport en commun gratuit, accessible et qui répond réellement à nos besoins, c'est bénéfique pour tout le monde, incluant les personnes qui utilisent le transport actif! Voici en rafale quatre avantages importants:

Faisons un bref exercice de pensée. Le capitalisme est né dans le lit d'une société relativement fonctionnelle: des paysan·ne·s qui travaillent pour survivre, qui organisent leur propres besoins – parasité·e·s par la royauté et la noblesse, mais quand même libres de produire ce qui leur semble nécessaire et de le consommer en partie. Au contraire, la logique capitaliste actuelle détermine ce que l'on produit et consomme.

Le transport en commun gratuit, ce n’est pas une utopie, mais est-ce que c’est la panacée? Il y a beaucoup d’aspect positifs à demander la gratuité, mais dans un système capitaliste, il faut rester vigilant·e·s, car cette revendication pourrait être réappropriée par les riches.

Ce qu'on veut est clair: l’accès au transport pour toustes.

De nos jours, se déplacer sur de moyennes ou grandes distances est essentiel pour travailler, faire l'épicerie, chercher les enfants à l'école et à la garderie, visiter ses grand-parents au CHSLD, aller chez lea dentiste, aider ses ami·e·s à déménager, être en contact avec des espaces verts, etc. Dans ce contexte, le transport doit impérativement être défendu. Le transport ne devrait pas se réduire à une marchandise ni à une source de profit : il est une nécessité.

Le courtage entre cette compagnie suédoise et la CAQ pour l’implantation de sa méga-usine de batteries de voiture, Northvolt Six, date d'aux alentours de la COP15.

Les conséquences de l'implantation de Northvolt en Montérégie sont plurielles. En plus de la destruction des écosystèmes qu'entraînerait la construction de son usine, les décennies qui viennent verront aussi une multiplication des effets pervers de sa mise en activité, puisque la fabrication de batteries affectera la vallée du Richelieu tant sur le plan écologique que social. Regardons de plus près les multiples facettes du désastre de Northvolt Six.

​​Destruction de milieux naturels

Vous l’avez certainement entendu depuis son annonce en septembre 2023, la giga-usine Northvolt Six ne fait pas l’unanimité au Québec. Plusieurs critiques concernant l'installation de la manufacture de batteries font constamment les manchettes : désastre pour la biodiversité de la région, mise en place antidémocratique du projet, opacité des processus décisionnels de la CAQ, changement des seuils d’assujettissement pour l’étude du BAPE...

On a beaucoup parlé des impacts environnementaux qu’aura la construction de la méga-usine de batteries de Northvolt à même son site. Construction autorisée sans évaluations et sans délai, on peut dire adieu au rôle de corridor écologique que joue cet emplacement. Or, si on prend un pas de recul, qu'est-ce que ça veut dire sur le plan écologique de produire un demi-million de batteries de char par année?

Le sol de la République démocratique du Congo (RDC) regorge des minéraux nécessaires au maintien du mode de vie des pays du Nord global et d’un nombre croissant de pays du Sud global. Le 19 janvier dernier, la compagnie Northvolt a d'ailleurs annoncé son intention d'acheter du cobalt du pays d'Afrique centrale1.

Derrière la course effrénée à développer la filière batterie et à se positionner comme chef de file dans «l’économie verte» se cachent toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement et de transformation des soi-disant «minéraux critiques et stratégiques» (MCS) nécessaires à ces batteries. Si l’extraction du cuivre, du graphite, du niobium, du zinc, du cobalt, du nickel, du titane et du lithium amènent leur lot de problèmes socio-environnementaux dans le monde, l’étape de transformation industrielle du minerai au minéral n’est pas non plus sans conséquence.

Nos sociétés de croissance reposent sur le rêve américain, soit la croyance qu’en travaillant fort, quiconque peut les personnes peuvent réussir et prospérer économiquement. Ce mythe érige la possession d'une automobile et d'une maison unifamiliale en banlieue en symbole du succès. Les individus ne peuvent ainsi s'émanciper qu'en sacrifiant des milliers d'heures de travail salarié étalées sur plusieurs décennies.

Les subventions aux entreprises de la filière batterie ne servent qu'à sauver l'industrie automobile et accroître sa domination sur les autres moyens de transport. Cette industrie dépend d'un mode de transport qui renforce les inégalités sociales, que ce soit au niveau du sexisme, du racisme ou du capacitisme. En effet, le transport centré sur l'automobile vient renforcer ces inégalités déjà présentes dans la société actuelle.

Le vélo comme outil d’émancipation

Démanteler le capitalisme et bâtir des alternatives collectives

*si vous êtes né·e·s avant le nouvel an (~début février), vous êtes considéré·e l'année précédente

Rat (1972, 1884, 1996): Votre esprit vif vous permettra de planifier des stratégies astucieuses pour vos actions. Si vous gardez un équilibre entre l'action directe et la réflexion, vos idées novatrices peuvent être la clé pour surmonter les obstacles et sauter des barrières.

Quoi faire?

Nous pouvons résister à la logique destructrice du capital. Les investissements massifs de Northvolt sont à un jet de pierre de Montréal et sont très vulnérables étant donné les délais de construction et les hausses de coûts à prévoir. En bloquant Northvolt et sa chaîne d'approvisionnement, on est solidaires des groupes autochtones qui protègent leurs terres de l'exploitation minière. On s’attaque aussi à l’impérialisme, à une logique de transport nuisible et à un projet d’écoblanchiment qui justifie la dévastation environnementale globale et locale.

(inspiré de sites web à la con et de connaissances de base de quelques astro-queers ;) )

 

Pour toust.es :

Amour : <3 <3 <3

Amitié : <3 <3 <3

Chance : <3 because ACAB

$ : FUCK CAPITALISM

 

Bélier (20 mars- 19 avril)

Les bombes de semences sont une pratique de guerilla gardening qui permet de se réapproprier les espaces vacants ou trop engazonnés de la ville, en y favorisant plutôt la biodiversité locale. C’est un moyen simple et concret qui permet de soutenir les insectes pollinisateurs, de lutter contre les îlots de chaleur et la pollution atmosphérique, de prévenir les inondations en favorisant la rétention de l’eau dans les sols, en plus de freiner l’avancée d’espèces invasives en verdissant nos quartiers avec des plantes indigènes, mellifères, médicinales et comestibles!

Qu’est-ce que la diversité des tactiques? C’est le principe selon lequel tous les groupes affinitaires ou plus formels qui ont des objectifs compatibles peuvent choisir quelles stratégies et quelles tactiques ils souhaitent utiliser, sans se dénoncer ni se discréditer entre eux.

Lorsqu’on envisage d’abord et avant tout la croissance économique à partir de ses grandeurs matérielles (tonnes de ressources naturelles et de gaz à effet de serre, hectares de terres, etc.) plutôt que par sa grandeur monétaire (le PIB), la croissance économique apparaît immédiatement comme un jeu à somme nulle, voire négative. Lorsqu’il y a croissance économique  quelque part, il y a généralement une perte ailleurs. Cet ailleurs comprend d’autres sociétés humaines présentes ou futures, les écosystèmes, les êtres vivants non-humains, etc.

Depuis le début de l’année, nous avons eu le droit à de multiples reprises au spectacle du déploiement massif de la violence étatique contre les mouvements écologistes. Les médias libéraux ont fait très peu de cas de ces évènements bien qu’ils sont sans aucun doute d’une importance capitale. Je chercherai donc dans les lignes qui suivent à faire une présentation rapide de deux d’entre eux

Le discours de la crise climatique a  trop longtemps été accaparé par les entreprises et les médias qui ont mis de l’avant des solutions  insatisfaisantes.

Depuis quelques années, des mouvements autochtones réclament la reconnaissance des droits ancestraux sur leurs territoires et la pleine souveraineté sur ceux-ci. C'est le cas du mouvement Ekoni Aci (Atikamekw) et du Collectif Mashk Assi (Innue). Ces communautés sont au cœur de la lutte pour la protection du territoire contre les coupes forestières et les claims miniers, et pour le respect des droits ancestraux.

L’écoanxiété apparait puisqu’on est bombardé·e·s de statistiques portant sur le réchauffement climatique, de rapports scientifiques affirmant l’irrévocabilité des dommages environnementaux et d’images médiatiques qui laissent croire que les changements climatiques sont l’installation lente de la fin du monde et d’une multitude  de catastrophes qui sont le résultat des décisions de chacun·e·s d’entre nous qui n’auraient pas choisi le bon produit au marché. L’écoanxiété apparaît donc comme un sentiment de détresse, de paralysie et d’impuissance face à la réalité de la crise climatique.

Aujourd'hui, plus que jamais dans l'histoire de l'humanité, de moins en moins de personnes sont capables de reconnaître ne serait-ce que quelques plantes sauvages. La "plant blindness" (qu'on pourrait traduire par "la cécité botanique") est l'incapacité de nombreuses personnes, même celles qui étudient les sciences naturelles, à identifier les plantes, à les distinguer les unes des autres et à les nommer. C'est l'incapacité de voir ou de remarquer les plantes dans son propre environnement. Le capitalisme nous déconnecte de la nature (et des autres êtres humains aussi d'ailleurs).

La COP15 est très efficace pour promouvoir une approche de la biodiversité basée sur la "gestion des actifs", qui promeut une vision marchande de la nature.

Bon nombre des projets capitalistes verts financés par les initiatives de la COP15 semblent réellement valables par rapport à l'alternative consistant à rester passif·ive·s au capitalisme. Le financement des transports verts, des politiques limitant le développement effréné, etc. font que les capitalistes et les gouvernements qui les soutiennent se présentent comme les "sauveurs de la vie sauvage" lors de conférences comme la COP15.

Les banques et les ONGs mondiales sont prêtes pour le grand saut vers les crédits de biodiversité, comme l'annonce le dépôt d'un document de 40 pages de l'OCDE sur les crédits de biodiversité. Cependant, l'instauration des crédits carbone depuis le protocole de Kyoto n'ont rien amélioré 15 ans plus tard. Voyons pourquoi il est impératif de refuser ce genre de solutions au déclin de la biodiversité.

La décennie 2011-2020 était celle de la biodiversité de l'ONU, où les pays du monde entier: "se sont employés à combattre les nombreuses causes de la perte de biodiversité", selon le secrétaire général des Nations-Unies. L'auriez-vous su si on ne venait pas de vous le dire? Les pays s'étaient donné 20 objectifs, aussi appelés "objectifs d'Aichi" dont aucun n'a été atteint. Ces objectifs devaient être revus en 2020, mais la COP15 a été reportée dû à la pandémie.

Un mot de plus en plus fréquemment sollicité dans les réflexions sur les dynamiques inégalitaires entre le Nord et le Sud global est celui d’extractivisme. Pour le démystifier un peu, voici un court article qui en fera une très brève présentation. 

Nous sommes tou·te·s concerné·e·s par la lutte pour la protection de la biodiversité. Nous fonçons dans un mur. Les conséquences du capitalisme seront bientôt irréversibles. La COP15 est une illusion qui ne fait qu'aggraver la destruction des habitats et des populations. S’opposer à la COP15 nous permet de faire entendre des discours divergeant de ceux des pétrolières, des compagnies et des États. Il faut utiliser cette mobilisation pour nous regrouper et agir contre les États et les entreprises responsables du déclin de la biodiversité.

En vue de la prochaine rencontre de la COP15, on apprend que le gouvernement canadien ferait partie de la «Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les peuples». Selon le site internet de la coalition, celle-ci «œuvre en faveur d’un accord mondial visant à protéger au moins 30 % des terres et des océans de la planète d’ici à 2030 lors de la 15e conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP15)»

L’écoféminisme est une branche du féminisme qui s’intéresse aux croisements entre le féminisme et l’écologie. Les écoféministes soutiennent que le développement et la destruction des écosystèmes affectent négativement et de manière plus importante les femmes, et plus particulièrement, les femmes du Sud global. De plus, elles affirment que le capitalisme repose à la fois sur l'exploitation du travail reproductif des femmes et de la nature.

S’il y a eu des contre-sommets et des manifestations lors de sommets internationaux dans les années 1980, par exemple à Berlin Ouest, ou contre le Forum économique mondial à Davos en Suisse dans les années 1990, c’est vraiment le Sommet de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle, en novembre 1999, qui a lancé la tradition des mobilisations altermondialistes.

En novembre 2018 se déroulait la COP14 en Égypte. Nous croyons qu'il est important de revenir sur les résultats ayant émergés de cette dernière conférence des parties prenantes de la Convention sur la diversité biologique (CDB, en anglais CBD) afin de souligner pourquoi s'en remettre à ces conférences pour éviter le déclin de la biodiversité est dangereux. Notre lecture des résultats de la COP14 se base sur les documents décisionnels approuvés par les parties présents lors de la convention.