Bon nombre des projets capitalistes verts financés par les initiatives de la COP15 semblent réellement valables par rapport à l'alternative consistant à rester passif·ive·s au capitalisme. Le financement des transports verts, des politiques limitant le développement effréné, etc. font que les capitalistes et les gouvernements qui les soutiennent se présentent comme les "sauveurs de la vie sauvage" lors de conférences comme la COP15. Mais nous ne pouvons pas perdre de vue le fait qu'ils utilisent en fait l'ensemble extrêmement limité d'outils politiques et réglementaires dont ils disposent pour boucher quelques-uns des trous qu'ils ont eux-mêmes créés. Surtout que l'eau entre plus vite dans le navire qu'ils ne réussissent à écoper.
La seule façon d'atteindre l'objectif de la COP15, soit de « vivre en harmonie avec la nature » d'ici 2050, est de repenser complètement notre système de relations sociales et écologiques puis de construire des alternatives anticapitalistes durables. Heureusement, il existe des communautés qui construisent des solutions anticapitalistes réelles et durables pour lutter contre la perte de biodiversité. Par exemple, presque tous les documents publiés par la COP15 reconnaissent que la « participation pleine et effective » des peuples autochtones est essentielle à la conservation. Mais la décolonisation et la restitution des terres (landback) sont des méthodes réelles pour inverser la perte de biodiversité - ce ne sont pas des termes creux. Nous ne pouvons pas permettre à la COP15 de s'approprier ces solutions en vidant les reconnaissances de terres de leur sens alors que l'État hôte de la COP15 continue de réprimer violemment les défenseurs de la terre et de l'eau. On n'a pas besoin d'une participation et d'une inclusion symbolique - on a besoin d'une redistribution complète du pouvoir et de la richesse matérielle, et nous devons démanteler la machinerie étatique violente qui empêche une gestion responsable des terres dès que les intérêts du peuple sont en contradiction avec la recherche du profit. Par exemple, les défenseurs des terres Wet'suwet'en sont engagés dans une lutte de dix ans pour une gestion responsable des terres - ils sont plus que capables de protéger la biodiversité de la région, si seulement la GRC les laissait faire!
Stratégie---Relation avec la restauration de la biodiversité
Retour des terres---Une stratégie dirigée par les autochtones pour rétablir la souveraineté autochtone sur toute l'île de la Tortue. Les populations paysannes et indigènes sont parmi celles qui font le plus pour conserver et restaurer la biodiversité en tant que gardiennes responsables de la terre. Ils maintiennent activement un équilibre écologique dynamique en récoltant, en chassant et en pêchant de manière responsable, en prêtant une attention particulière à l'évolution des plantes et des animaux d'une année sur l'autre et en modifiant leurs interactions avec la nature en conséquence.
Défense du territoire par les Wet'suwet'en---La communauté Wet'suwet'en se défend contre la construction du pipeline CGL, qui menace le saumon, le caribou et de nombreuses autres espèces sauvages essentielles à la région. Vous pouvez suivre leur campagne sur https://www.yintahaccess.com/
Défense des terres de Fairy Creek---Fairy Creek est l'une des dernières forêts anciennes de la Colombie-Britannique. Elle comprend les 2,7 % de forêts pluviales tempérées anciennes qui subsistent dans la province et abrite un certain nombre d'espèces menacées. Menés par les Premières Nations Pacheedaht, Ditidaht et Huu-ay-aht, les défenseurs des terres ont été confrontés à une sévère répression de la GRC dans leurs efforts pour défendre ce précieux écosystème contre l'exploitation forestière et la construction de routes.
Restauration réciproque---Par rapport aux cadres de conservation qui tentent simplement de limiter les dommages causés par l'homme par le biais de la commercialisation, la restauration réciproque signifie reconnaître que la restauration de la terre et la restauration de la culture sont intimement liées - "ce n'est pas seulement la terre qui est brisée, mais notre relation avec elle". La véritable restauration de l'écosystème exige de revoir le cadre capitaliste dans lequel les institutions scientifiques traditionnelles effectuent des recherches, décrivent et interagissent avec les systèmes naturels. Pour ce faire, nous devons réunir les connaissances écologiques traditionnelles et la science occidentale, à l'intérieur et à l'extérieur des institutions scientifiques "formelles".
Réensauvager les pelouses---Les pelouses sont horriblement inutiles en tant que symbole de statut social pour les riches - ce sont des monocultures qui n'entretiennent pas la vie. Le réensauvagement des pelouses est crucial à l'heure où la moitié des colonies d'abeilles du Canada n'ont pas survécu à l'hiver 2022 - la pire perte en 20 ans due à la propagation d'un insecte parasite, facilitée par le réchauffement climatique. Nous pouvons augmenter le nombre d'oiseaux chanteurs, d'abeilles et d'autres arthropodes et pollinisateurs simplement en arrachant le gazon entretenu et en cultivant plutôt des fleurs sauvages, des arbustes et ce que l'on appelle les "mauvaises herbes".
Guerrilla Gardening / Seed-bombing---Le seed-bombing et le guerilla gardening dans les lieux publics négligés, d'une manière responsable et respectueuse de la flore et de la faune indigènes, peuvent non seulement améliorer une zone de terrain autrement négligée, mais aussi contribuer à tempérer les effets du chauffage urbain et à fournir de la nourriture aux pollinisateurs.