Ce qu'on veut est clair: l’accès au transport pour toustes.

De nos jours, se déplacer sur de moyennes ou grandes distances est essentiel pour travailler, faire l'épicerie, chercher les enfants à l'école et à la garderie, visiter ses grand-parents au CHSLD, aller chez lea dentiste, aider ses ami·e·s à déménager, être en contact avec des espaces verts, etc. Dans ce contexte, le transport doit impérativement être défendu. Le transport ne devrait pas se réduire à une marchandise ni à une source de profit : il est une nécessité.

Ce qu'on veut est clair : un transport en commun gratuit, jour et nuit. Un réseau de transport en commun qui dessert toutes les régions. Des horaires permettant une attente raisonnable – plus de bus qui passent aux heures… Un déplacement efficace des périphéries au centre-ville, mais également à l'intérieur et entre les périphéries. Des sociétés de transport collectivisées offrant à la population un accès fiable et équitable à ce service essentiel. Des réseaux de transport actif sécuritaires et étendus. On veut la primauté des piétons, des tramways, des trains, des autobus, des métros, des vélos, des patins à roues alignées, des trottinettes et des marchettes.

Ce qu'on veut est clair : on ne veut plus avoir le choix entre un logement hors de prix et un logement à deux heures du travail. On ne veut plus habiter en plein milieu d'ilôts de chaleur parce que les seuls logements abordables sont dans des mers de parkings. On ne veut plus rouler à vélo déguisé·e·s en arbre de Noël avec des lumières parce que les automobilistes ne regardent pas quand iels tournent à droite. On ne veut plus visiter nos ami·e·s à l'hôpital parce qu'iels se sont fait rouler dessus. On ne veut plus croiser de vélos blancs partout dans la ville. On veut ouvrir nos fenêtres l'été sans entendre le bruit des chars qu'on ne pourra jamais se payer. On veut respirer autre chose que du gaz.

Ce qu'on veut est clair :​​​​​​​ on veut descendre le char de son trône. Car oui, il faudra reconquérir de l'espace pour les transports en commun et actifs. Oui, il faudra manger de la place présentement occupée par les chars dans nos villes. Les critiques de l'automobile semblent s'être démocratisées. On entend partout que le gouvernement paie plus par utilisateur·trice·s pour les infrastructures routières que pour le transport en commun. Ou que les pistes cyclables améliorent la santé des populations, en plus de leur sauver du temps. Il est donc ici question de couler dans le béton cet éveil collectif, sous la forme de nouveaux arrêts d'autobus, de métros et de tramways, de trains et d'autobus interurbains. Attaquons à la fois les crises climatiques et sociales en exigeant l'accès au transport pour toustes. Reprenons l'espace de nos villes.

Bref, on veut la rue.

La lutte sera chaude, car les lobbys de l'industrie automobile sont puissants et les gouvernements tiennent mordicus à la sauver. L'usine de batteries de char de Northvolt financée à hauteur de 7 milliards par le fédéral et le provincial en est une preuve. La lutte qu'on mène sera chaude, mais également celles des camarades. En effet, un transport en commun gratuit, accessible et étendu est loin d'être suffisant pour garantir des sociétés égalitaires. Même après l’avoir obtenu, beaucoup continueraient de peupler les immeubles crasseux aux loyers trop élevés, ou de se faire arrêter à trois heures du matin en dormant sur un banc de parc. Plusieurs continuerait de se remplir de McDo parce que c'est moins cher que des légumes. Des peuples continueraient de crouler sous les bombes au petit matin. Des femmes continueraient d'être agressées sexuellement, en plus de subir le mansplain au quotidien et le manspread dans le métro. Des personnes trans et queer continueraient d'être battues dans la rue, ou discriminées à l'emploi. Des personnes racisées continueraient d'être interpellées pour rien et maltraitées par la police. C'est pourquoi il importe de ne pas mener la lutte en silo et de lutter pour le transport en commun pour toustes de manière à alléger la tâche de nos camarades. À travers ce journal, plusieurs articles détailleront les liens entre le transport et d'autres thématiques comme l'urbanisme, le logement, l'aménagement et l'occupation du territoire, le colonialisme, le racisme systémique, l'exploitation capitaliste et le capacitisme.

Bref, on veut la rue.

Et bien plus encore.