L'accessibilité au transport, c'est le nerf de la guerre – d'où le nom du journal, et le but d'un transport collectif gratuit. La culture du char consiste aussi au positionnement de l'automobile comme symbole de statut social rivalisant une maison, à un coût rivalisant un loyer. Une autre culture qui sert de contrepouvoir à cette hégémonie, c'est celle du vélo, ce dernier, étant parfois considéré le pire ennemi des automobilistes, ironiquement (mais sans surprise) est aussi un levier puissant de transport efficace, vert, humain et même plus rapide en milieu urbain – bref, une solution parfaite du problème de la mobilité du dernier kilomètre, un angle mort des hubs de transport en commun.
Certes moins coûteuses que les autos, les bicyclettes peuvent tout de même le rester pour beaucoup – en plus des enjeux d'infrastructures qui font constamment la polémique dans les nouvelles. Entre alors en jeu l'entraide: un vélo, ça prend de l'entretien, ce qui prend des outils et du savoir, ce qu'offrent justement les ateliers communautaires de vélo. Absorber collectivement le coût des outils tout en offrant un lieu de partage de connaissances et de communauté, gardant le vélo réellement accessible? L'antithèse parfaite de la culture individualiste du char qui nous sépare physiquement les un·es des autres. Qu'a la culture du char pour rivaliser, mis à part du capitalisme et des courses (chose que les vélos faisaient 26 ans avant, en mieux)? En résumé, le vélo s'agence parfaitement avec la lutte pour les transports en commun, résolvant le dernier kilomètre et offrant la véritable liberté dont rêvent les automobilistes en voyant les publicités de chars à la téloche. Cependant, il faut le garder accessible, et l'équivalent cycliste de la collectivisation des moyens de transport, c'est les coops de vélo. À bientôt sans autos, en métro et en vélo!