Alors que des compagnies mettent à feu et à sang les écosystèmes d'un bout à l’autre de l’Ile de la Tortue et du monde, on nous invite à célébrer la journée de la terre. Qu’y a-t-il à célébrer du carnage actuel? C’est plutôt par l'organisation et la lutte que nous pourrons changer les choses.
Nous croyons que l'organisation et la lutte doivent prendre le pas sur les célébrations. En effet, le vivant ne se meurt pas, il se fait assassiner, et dès que des communautés se mobilisent contre les développements écocide, elles se font attaquer de part et d’autre par la police et les entreprises responsables. On le voit à Atlanta, sur la Yinta, en France, au Pérou, en Allemagne et partout ailleurs. L'état et sa police choisissent systématiquement de défendre l'exploitation écocide contre les populations qu'ils prétendent servir.
Jamais nous n'oublierons que les ravages écologiques affectent et affecteront toujours les personnes les plus vulnérables en premier : les communautés autochtones et colonisées du monde, les pays du sud global, et toutes les personnes opprimées par le genre et la race. C'est au nom de la justice écologique pour tou·te·s que nous nous mobilisons contre ces compagnies. Leur business as usual est le poison qui nous tue à petit feu. Faisons de cette journée une journée de défense de la terre, une journée de lutte, car nous savons quel système est responsable de la crise.
Le discours dominant sur l'écologie tente de nous responsabiliser individuellement pour les actions des grandes compagnies et les décisions douteuses des gouvernements. On nous dit d'acheter les produits (plus chers, bien sûr) d'entreprises qui ont mis une couche de peinture suffisament verte sur un aspect mineur de leur ligne de production. Ce discours nous distrait des vrais problèmes : c'est la bourgeoisie, pas les consommateur·trice·s, qui contrôlent l'économie et c'est elle qui détruit le vivant dans sa course interminable vers le profit. Ce sont les mêmes agents derrière toutes les crises auxquelles nous faisons face : crise du logement, montée du fascisme, crise de l'inflation, effondrement des services sociaux, etc. Rappelons-nous que ces écocidaires ont des noms, des adresses, des bureaux et d'autres propriétés physiques vulnérables.
Ce sont eux les responsables de la crise écologique, qui tentent de nous limiter à l'écoanxiété. Nous refusons de n'être qu'anxieux·ses face à la crise, nous sommes furieux·ses. Notre rage est partagée partout sur terre chez les milliers de militant·es prêt·es à tout risquer pour combattre la destruction.
Nous avons bien vu pendant la COP15 que les beaux discours ne servent à rien. Les gouvernements ne nous protégeront pas alors qu’ils luttent activement pour défendre le statu quo. Le seul rempart entre aujourd'hui et la fin du monde réside dans nos forces et dans celles des organisations qui luttent pour mettre fin au capitalisme, au patriarcat, au colonialisme et à la suprématie blanche.
Les entreprises capitalistes comme TransCanada, GNL et RBC continuent de piller le territoire, et ce ne sont pas des accords internationaux ou des parades déguisées en manifestations qui y changeront quelque chose. Nous croyons qu’il est possible, collectivement, de résister, de perturber, de bloquer, et c’est pourquoi nous appelons à l’organisation d’actions autonomes dans toutes les régions du soi-disant Québec durant cette journée de défense de la terre. Le capital ne comprend qu'un langage : grève, blocage et sabotage.
Nous, les groupes signataires de cet appel, invitons tous nos camarades, allié·e·s, membres et sympathisant·e·s à s'organiser dès maintenant pour agir en cette journée de lutte du 22 avril. Tous les moyens sont bons, blocage, occupation, manifestation, affichage, graffiti, drop de bannière, éducation populaire, sabotage, etc. Soyez créatifs et créatives, soyez intelligent·e·s et stratégiques, agissez à votre échelle et avec vos milieux. Agissez partout contre tous les projets qui menacent les écosystèmes, contre tous les exploiteurs, contre tous les écocidaires.
À Montréal nous serons présent·e·s en force à la manifestation du 22 avril et nous invitons les militant·e·s de partout à prendre autant de place que nécessaire pour que cette journée soit marquée de notre rage collective.
Pour plus d'informations et pour partager vos actions avant ou après les faits, vous pouvez écrire à la Coalition Anticapitaliste et Écologique à fucklacop15@riseup.net