Où?: 
Statue de George-Étienne Cartier, parc du Mont-Royal
Quand: 
Sunday 21 April 2024 - 1:00pm

QUAND? Dimanche 21 avril, 13h

OÙ? Statue George-Étienne Cartier, Parc du Mont-Royal

Cette année encore, la lutte « pour l’environnement » a été dominée par les entreprises et les gouvernements. Comme depuis plusieurs années, ils nous ont offert des automobiles écologiques, des placements « écoresponsables », des bacs bleus, verts et bruns, des thermostats plus efficaces et des applications pour vérifier l’empreinte énergétique de nos boîtes de tomates. Là où on fait avancer d’un pas la réduction des gaz à effet de serre, on fait reculer de trois pas la protection de la biodiversité, tout aussi essentielle à notre survie sur la terre, en plus d'un autre pas de reculons pour l’augmentation de la consommation électrique. L’urgence environnementale sert de prétexte au renforcement de la croissance capitaliste, qui nourrit la crise climatique en retour et qui permet de continuer à faire toujours plus de profit alors que la planète continue à se réchauffer.

Il y a des gens qui tirent un profit direct de ces situations: Northvolt, Volkswagen,General Motors, Glencore, Osisko, Google, Amazon et on en passe1. Ces entreprises vivent de l’illusion d’une consommation sans conséquence: il est aussi facile de penser que nos téléphones pourraient fonctionner sans des salles de serveur à l’autre bout du monde, et très souvent opérant au charbon que de s’imaginer que les autos électriques n’utilisent pas des minéraux qui viennent de l’autre bout du monde. On pourrait bien se passer de l’automobile électrique en ville si on investissait dans le métro, qui lui, est déjà électrique. De la même façon, les améliorations des technologies de communications ont surtout servi à maximiser notre exposition à de la publicité. Ces « améliorations » de notre qualité de vie ne servent qu’à augmenter le profit d’entreprises, qui s’enrichissent en prétendant faire partie de la solution, construisant partout des infrastructures pour un futur « vert ».

On a donc besoin de toujours plus d’espace: à Montréal, l’équivalent de la superficie de 8 fois le parc du Mont-Royal est occupée par des stationnement. En même temps, les zones inondables se sont aggrandies, alors que les agriculteurs résistent de plus en plus à l’invasion des éoliennes sur leur terre. La pression pour la colonisation de nouveaux territoires est donc de plus en plus intense, pour un mode de vie qui ne nous enrichit en rien. En effet, on mange principalement ce qui ressort de l'industrie agroalimentaire, laquelle ne nous vend que ce qui est rentable de produire. On n’a plus d’espace vert en ville car il faut faire place à davantage de routes et de stationnements.

Les gouvernements ne feront rien pour nous sauver: ce sont les premiers à soutenir ces industries, utilisant le greenwashing pour justifier leurs subventions. Ils s’en cachent même pas: c’est connu publiquement qu’en sortant de son mandat de premier ministre provincial, Jean Charest est allé travailler pour TransCanada, le promoteur du pipeline Énergie Est.

Heureusement, la colère gronde. Partout des collectifs se forment pour résister à l’invasion capitaliste, à la destruction environnementale. La lutte des Nehirowisiw contre la coupe forestière ramène à l’avant-plan l’importance de la solidarité entre les peuples. La lutte contre Northvolt a notamment servit à resserer les liens entre les groupes en lutte et à montrer la pertinence de l’action directe dans la lutte. La lutte contre la prolongation de la route l’Assomption rappelle l’importance de la diversité des tactiques. La population s’occupe de plus en plus de ses affaires, alors qu’il est clair que les voeux pieux de la COP15 ont été depuis lors oubliés et enterrés. C’est pourquoi encore nous serons présent·e·s pendant la manifestation du Jour de la terre : pour rappeller que notre solidarité doit dépasser les paroles. Pour rappeller que nous ne sommes pas seul·e·s et que même si le gouvernement ne nous tendera jamais un micro, nous aurons le dernier mot sur la crise climatique.

[1] Northvolt est une compagnie suédoise qui projette construire une méga-usine de batteries à la frontière de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville, sur la rive sud de Montréal. Volkswagen, constructeur automobile, serait le principal client de la future usine de Northvolt, en utilisant les batteries pour faire des chars électriques. General Motors est le plus grand constructeur automobile au monde, talonné de près par Toyota. General Motors détient plusieurs marques automobiles (Cadillac, Chevrolet, Buic, GMC) et se lance désormais dans la fabrication de chars électriques.

Glencore est une multinationale, exploitant des « ressources naturelles » dans plus de 35 pays, dont en Australie, en Afrique et en Amérique du Sud. Ses activités principales sont l'extraction minière (cuivre, cobalt, zinc, etc.), l'extraction de combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel, etc.) et le transport de ces ressources aux industries. Osisko est une compagnie minière exploitant principalement les gisements d'or au soi-disant Canada.

Plus qu'un moteur de recherche, Google est une multinationale offrant plusieurs produits technologiques, comme des applications, des logiciels, des sites web comme YouTube, le système d'exploitation des téléphones Android, des produits d'intelligence artificielle, etc. Elle fait partie, comme la multinationale de vente en ligne Amazon, des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), soient 5 méga-entreprises dominant le marché numérique. Les chiffres d'affaires de Google et d'Amazon avoisinent respectivement 250 et 500 milliards $.