En début de Manif:

Bonjour tout le monde!

Je tiens d’abord à souligner que les terres sur lesquelles nous sommes rassemblés font partie du territoire traditionnel non cédé de plusieurs peuples autochtones, dont la nation Kanien’keha:ka (Mohawks), et qui a longtemps servi de lieu de rassemblement et d’échange.

On est ici parce que ça fait 75 ans que nos villes ne sont pensées que pour les chars et qu'on est tannées. On est tanné de pas pouvoir se promener en vélo sans avoir peur de mourir. On est tanné de voir que le transport en commun est toujours vu comme une option de dernier recours. On est tanné que nos quartiers se transforment de plus en plus en autoroute et en stationnement pour les gens qui viennent travailler et retournent dormir de l'autre bord du pont. 

On peut se demander pourquoi y'a autant de char. La réponse est pas compliquée, c'est parce que y'a autant de routes. Pis pas des routes pour les vélos: des boulevards sans âmes, des ponts, des autoroutes à 8 voies, des places où on a même pas le droit de marcher parce que c'est trop dangereux. C'est pas parce que le monde aiment les chars, mais c'est parce que c'est la seule manière qui reste de se déplacer après 75 ans de tout à l'auto

Les autos ne rendent personne réellement heureuse: elles servent à se rendre où elles vont. Ça ne rend donc personne heureux que l'on traverse le plus grand cours d'eau au Québec, le fleuve Saint-Laurent, dans une auto. Ça produit pas de richesse de rester collé sur les ponts chaque fin de semaine pour sortir de la ville, mais ça amène du profit. En effet, quand on pense au coût total assumé, à la fois par la personne qui paye pour un char, et par la société qui construit les routes, ça coute 5 fois plus cher de le faire en auto qu'à pied. Comment ça se fait qu'une société aussi obsédée par l'argent veuille qu'on paye 5 fois plus cher pour se déplacer alors que ça amène aucun bénéfice ?

C'est pas compliqué, les deux plus grandes exportations du Canada, c'est le gaz pis les char. Les gouvernements sont toujours prêts à tout faire pour encourager leurs amis de l'industrie: y reste encore de l'amiante plein les écoles du temps que c'était une grande industrie québécoise. Chaque année, on investit des milliards dans des infrastructures qui n'amènent de bien-être à personne, parce que les gouvernements sont trop peureux pour agir. Même la ville de Montréal n'investit pas autant dans les infrastructures cyclistes que dans les infrastructures automobiles en fonction des proportions utilisées par la population. 

Alors qu'on est en crise climatique depuis plus de 30 ans, les gouvernements font quoi pour sauver le climat? Y'ouvrent des usines de batteries pour les compagnies de char! Parce que pour eux le problème, c'est pas de transporter des tonnes de tôles d'un côté à l'autre du fleuve pour aller travailler, c'est que la tonne de tôle elle aie un moteur à gaz. Mais ce qui est encore mieux pour le gouvernement du Québec, c'est que les autos électriques sont encore plus pesantes que les autos normales, et donc ça dépense encore plus d'énergie, ce qui va ramener encore plus d'argent à Hydro-Québec. 

Est-ce qu'on peut essayer de se débarrasser de ces industries nocives avant qu'on ne puisse plus respirer?
Est-ce que vous voulez aller visiter les gens qui tirent profit de la dévastation écologique?
À qui la rue? 

 

Au coin St-Hubert / St-Grégoire

On est ici devant un concessionnaire automobile en plein centre-ville de Montréal. Pis Audi, c'est des chars de luxe en vente au centre ville de Montréal, le char le moins cher sur leur site web est à 50 000$. Pis Volkswagen, de l'autre côté de la rue c'est pas n'importe lesquels, c'est ceux qui se sont fait prendre à frauder les tests anti-pollution avec leurs moteurs diésels. Ces compagnies là se font de gros profits sur le fait de transformer nos quartiers en stationnement et en autoroute!

Parking partout! Verdure nulle part!

 

Au coin Sherbrooke / St-Laurent

On est ici devant un Esso. Ca l'air niaiseux, parce que Esso, c'est le nom qu'ExxonMobil se donne au Canada. ExxonMobil possède donc des dizaines de raffineries à travers l'Ile de la tortue, parmi les plus polluantes à travers le monde. C'est souvent ce qu'on oublie quand on pense aux combustibles fossiles: c'est qu'ils sont polluants à extraire, à transformer, pas seulement lors de leur utilisation. Pis on est aussi sur la rue Sherbrooke, une des rares rues qui traverse Montréal en entier, et sur laquelle il n'y a même pas une ligne blanche pour faire à croire que c'est une piste cyclable.

Ni char, ni gaz, ni Esso ni Pétrocanne! Transport en commun gratuit autogéré!

 

Devant le siège social d'Hydro-Québec

Hydro-Québec, c'est aussi patronal. En effet, toutes les grandes entreprises ont de l'électricité à tarifs réduits, alors que les personnes qui ont les logements les moins bien isolés payent le gros prix. Ça fait que chaque année Hydro-Québec est une taxe régressive, une taxe qui cible davantage les plus pauvres, et qui a rapporté 6 milliards au gouvernement provincial l'an dernier. Mais Hydro-Québec, c'est surtout colon. C'est 60 ans de dévastations écologiques à faire des barrages qui ont inondé des milliers de kilomètres carrés de territoire forestier. Juste le réservoir Caniapiscau, pour le barrage la Grande 2, c'est 9 fois la superficie de l'ile de Montréal d'inondé, c'est 4 300 km2. C'est des terres volées et pillées à jamais. Pis quand on inonde comme ça, le mercure se concentre dans les eaux, les poissons, et ça crée une forte toxicité pour les gens, surtout des autochtones, qui pêchent à proximité. Les réservoirs, c'est dégage en plus des tonnes de CO2 séquestrées dans les arbres inondés. Les réservoirs, ça perturbe le chez-soi de millions d'êtres vivants qui peuplent les rivières. Pis qu'on nous fasse pas à croire que le solaire, le nucléaire ou l'éolien vont toute régler : toute exploitation de masse d'énergie, c'est du capitalisme, c'est du pillage, c'est de la destruction. Pis par-dessus tout Hydro-Québec a un grand futur devant lui avec les autos électriques, parce qu'on veut tirer le plus de profit possible, au lieu de financer le transport en commun ou n'importe quelle autre idée moindrement logique. 

Moins de chars, plus d'options de transports !

À gaz ou à batterie, l'auto engorge nos villes
À gaz ou à batterie, l'auto détruit nos vies

 

Voir aussi le pamphlet distribué lors de la manifestation.

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