Les arbres croulent sous le poids du verglas en mars, les forêts brûlent en mai, les rivières débordent en juillet, l'air est irrespirable depuis des semaines et les seules réponses que nous offrent les gouvernements sont d'agrandir les autoroutes et d'asphalter les rares espaces encore verts de nos villes pour permettre à plus de conteneurs remplis de millions de gadgets de plastique inutiles de transiger jusqu'aux portes de la petite bourgeoisie blasée. Devant l’inaction cynique et les fausses promesses, nous devons agir face à la catastrophe en cours.
C'est pourquoi nous appelons les organisations politiques, communautaires, étudiantes et syndicales à s’unir lors d’une semaine de la rage climatique du 25 au 29 septembre. Il est impératif de nous saisir de cette semaine pour rappeler que nous ne nous laisserons pas berner par les politicien·ne·s opportunistes qui nous disent qu'il n'y a plus rien à faire ou qu'iels prennent les choses en main, selon l'humeur du moment. Nous n'attendons plus rien de la classe politique, mais il est encore possible et nécessaire d'agir collectivement en luttant contre ce système extractiviste, colonial et écocidaire, qui préfèrent le profit à la vie.
Trente ans après le Sommet de Rio, il est clair que rien n’a réellement changé. Les 15 COP sur la biodiversité, les 27 COP sur les changements climatiques et les innombrables instances de concertations manipulées par les capitalistes ne nous ont pas fait avancer, mais bien reculer au bord du précipice. Les actions pacifiques, les parades dociles et la négociation ne suffisent plus, il est devenu inévitable de faire monter la pression d’un cran si nous voulons voir des changements concrets. Les responsables de ce massacre ne sont pas des entités abstraites, iels ont des noms et des adresses! Ce système de croissance infinie qui oblige à la rentabilité est responsable de la destruction de notre planète. Nous ne devons pas leur laisser le choix, cette semaine de la Rage Climatique doit être l’appel à un changement radical de système, plus juste et plus respectueux de la Terre qui nous nourrit.
La semaine de la Rage Climatique sera l'occasion de mettre de l'avant une écologie radicale, anti-oppressive, anticoloniale et anticapitaliste à travers des ateliers, des manifestations et autres actions de perturbation. Rage Climatique invite tous les groupes et individu·es à organiser des actions de perturbation qui confrontent directement les capitalistes, l'État qui les sert et leurs chiens de garde.
Appel à la grève
Depuis 2019, le mois de septembre est synonyme de grèves pour la justice climatique. Malgré les mobilisations larges, chaque année nous entendons les mêmes promesses creuses et chaque année dès que nous rentrons sagement, nous nous retrouvons devant l'inaction et revivons les mêmes déceptions. Mais nous refusons de baisser les bras devant la machine de mort du capitalisme et nous allons continuer la lutte pour mettre fin de ce système injuste et écocidaire.
Dans un esprit d'escalade des moyens de pression, Rage Climatique invite les associations étudiantes, les groupes communautaires et les syndicats à entrer en grève du 25 au 29 septembre, en mettant l'accent sur le 28-29. Nous appelons à une grève générale qui dérangera réellement l'ordre établi, à la mise en action, au sabotage, aux perturbations, aux déploiements de bannières et à toutes actions fortes de revendications contre le cynisme de celleux qui ont déjà tout. Cette semaine culminera lors de deux manifestations le 28 et le 29 septembre.
Nous faisons face à un système socio-économique qui privatise, détruit et exploite les écosystèmes et les personnes. Au sein de la société capitaliste dans laquelle on vit, il n'y a pas de solution pour le vivant. Pourtant, l'État et les compagnies privées sont prêtes à toutes les horreurs pour protéger cette machine de mort. Face à ce constat, c'est notre devoir d'assumer notre rage collective et de la laisser émerger comme une force de lutte capable de construire de nouveaux mondes.
Nous avons la Rage Climatique!
Rage Climatique est une organisation qui invite à dépasser l'écologie de façade des grandes compagnies qui nous proposent des pailles en carton au lieu de repenser l'organisation de la société. Née à l'automne 2022 pour lutter contre la COP15 à Tiohtià:ke (Montréal), que nous avions déjà identifiée comme le chant du cygne d’un monde qui croit le capitalisme compatible avec la pérennité du vivant. Nous avions pointé l’hypocrisie et le greenwashing dans cette concertation internationale qui n'a fait que se découper les parts du gâteau en faisant fi des populations locales.